Changement

Julien, 38 ans, « Mentalement, ça fait du bien d’avoir un métier qui plaît »

7 min pour se booster !

Bonjour Julien, tu es un ancien employé de bureau au sein d’une équipe support, et aujourd’hui tu es devenu pizzaïolo. C’est un parcours assez atypique, raconte-nous ce qui t’a amené à changer de voie !

Dis-nous en plus sur toi, raconte-nous qui tu es !

Bonjour, je m’appelle Julien, j’ai 38 ans, je suis marié et j’ai un enfant de 3 ans.

Concernant mon parcours, j’ai commencé côté bureau, j’ai fait de la comptabilité, de la création de site internet, du support client et ensuite j’ai voulu basculer sur une nouvelle chose, qui est la pizza. La pizza est une passion pour moi, j’en fais depuis une dizaine d’années à la maison. J’expérimentais tout seul et un beau jour on m’a proposé de travailler dans une pizzeria près de Toulouse. J’ai commencé depuis quelques mois, depuis septembre 2020 et je m’éclate !

Bien que j’aie des horaires très convenables le soir, je ne suis pas vraiment présent en soirée, c’est un peu compliqué avec la vie de famille. Ma fille se retrouve seule avec ma femme le soir mais aujourd’hui on s’organise, on a trouvé un équilibre. C’est le seul point négatif dans cette nouvelle vie.

« Ma fille se retrouve seule avec ma femme le soir mais aujourd’hui on s’organise, on a trouvé un équilibre »

Du coup qu’est-ce qui a fait que tu t’es dit « je change tout et je deviens de pizzaïolo » ?

J’ai quitté mon dernier travail de bureau parce que j’avais la sensation d’avoir fait le tour du poste, et j’ai eu envie de me consacrer à une passion. Donc je me suis dit « Et bien pourquoi pas, moi, si je devenais pizzaïolo ! »

Dans un premier temps j’ai bifurqué vers une formation en cybersécurité, c’était un sujet également qui me plaisait beaucoup. Malheureusement la période covid a fait que cette formation a été annulée. J’ai pris un gros coup au moral car j’étais très motivé à la faire, très investi, mais j’ai rebondi. Je me suis dit que c’était l’occasion de réfléchir plus sérieusement à mes envies. C’était l’occasion parfaite pour se lancer. Je me suis présenté dans ce restaurant, ça m’a reboosté et j’ai retrouvé une motivation. Je me suis dit pourquoi pas moi ? Pourquoi pas maintenant ? Et j’ai foncé, me voilà pizzaïolo pour de bon ! Enfin !

« Je me suis dit pourquoi pas moi ? Pourquoi pas maintenant ? Et j’ai foncé, me voilà pizzaïolo pour de bon ! »

Est-ce que partir d’un métier intellectuel pour aller sur un métier manuel était une un critère dans ta réflexion ?

J’ai fait beaucoup de métiers, je suis très curieux, qu’ils soient manuels ou intellectuels je ne fais pas vraiment de différence. Par exemple, j’ai travaillé chez Carglass c’était très manuel et j’ai très vite vu que ce n’était pas pour moi. Cela n’a pas été un critère de choix, pour moi, ça n’a pas de réelle importance, il suffit d’avoir le feeling et de se sentir bien. C’est simplement différent.

Qu’est-ce qui a du sens dans le métier de pizzaiolo pour toi ?

L’avantage avec ce nouveau métier c’est l’autonomie et le fait de voir le résultat immédiat de ce que je fais. En plus je fais plaisir aux gens et ça c’est très satisfaisant ! C’est aussi un métier créatif avec le côté création de pizzas, il y a le lien client que j’adore. Et le bon côté avec ce métier, c’est que les clients viennent avec le sourire, pour la plupart.

C’est le contexte actuel qui a fait que finalement tu t’es rapproché de ce métier. Si le contexte était « normal » penses-tu que malgré la formation en cybersécurité tu serais revenu à ce métier-là ?

Cette formation était financée par pôle emploi en partenariat avec une entreprise dans l’aéronautique et j’avais la promesse d’un CDI derrière. Malheureusement j’avais des lacunes en anglais et on me demandait de tenir des réunions en anglais et c’était un gros point noir. Cependant, je pense que j’aurais quand même fait cette formation. Je l’aurais faite parce que c’était un sujet que je trouvais super intéressant, cela concerne toutes les entreprises, il y a des sujets passionnants dans ce domaine -là. Je me serais senti utile à la société. Après il n’est jamais trop tard, je reviendrai peut-être sur ce projet plus tard. Je regrette un petit peu de ne pas avoir abouti cette formation mais finalement je suis très content de ma situation actuelle. Je ne regrette pas du tout, je m’y sens bien et l’idée me serait restée en tête.

Comment se passe tes journées maintenant au travail ? Comment t’y sens-tu ?

Hyper bien ! Alors les vendredis sont les moins agréables car on travaille très intensément, mais tous les matins je me lève avec le sourire, avec l’envie d’aller travailler. Ça change de l’ambiance bureau, ce n’est pas tout à fait pareil, on n’est pas très nombreux. Ce qui est bien, c’est qu’on échange de vive voix et plus par mail. Je m’éclate avec mes collègues, il y a une super ambiance, c’est un vrai plaisir.

Tout se passe très bien, le métier me plaît, c’est une passion. Je vais même au travail plus tôt !

« Je m’éclate avec mes collègues, il y a une super ambiance, c’est un vrai plaisir « 

Et côté rémunération, sachant que tu gagnes moins qu’avant, est-ce que ça n’a pas été un frein dans ta décision ?

Cela faisait un an et demi que j’étais au chômage et que je m’occupais de ma fille tous les jours. L’avantage c’est que c’est un nouveau métier, il n’y a pas vraiment de diplôme pour devenir pizzaïolo ou formation couteuse, donc quoi qu’il arrive je suis parti du principe que je commençais de zéro et que lorsqu’on débute, et bien on part avec un petit salaire, c’est normal. J’en ai parlé longuement avec ma femme et finalement on s’est mis d’accord. Elle m’a dit « fonce, fais ce que t’aime, c’est le principal ». Et franchement, mentalement, ça fait réellement du bien d’avoir un métier qui plaît !

 » Mentalement ça fait réellement du bien d’avoir un métier qui plaît « 

Et justement ton entourage comment a-t-il réagi à ce nouveau projet ?

Ils étaient étonnés parce que je suis très difficile niveau alimentation, je ne mange pas grand-chose, du coup tout le monde a été un peu surpris que je sois dans la restauration et finalement ils me disent tous : « on voit que ce métier est fait pour toi, que tu aimes ça, on voit la passion que tu y mets ». Finalement, tout le monde est content de ce changement de vie.

Quels sont tes projets ? Ils ont dû évoluer ?

Ma chef a ce restaurant depuis 5 ans, elle a des projets de son côté et elle m’a soumis l’idée de devenir d’ici 2/3 ans gérant de la pizzeria. C’est un projet qui me motiverait vraiment. Ce serait top, je fais déjà un petit peu tout, j’aime bien les chiffres, j’aime gérer les caisses, les stocks, aller faire les courses… C’est une responsabilité que j’envisagerais avec plaisir.

Si tu devais définir ce que tu aimes dans ce métier ?

Il y a l’autonomie et surtout le partage des idées avec l’équipe : on met toujours tout en commun, on réfléchit à des pizzas tous les mois, ensemble. Chacun y met du sien, il y a un réel esprit d’équipe.  On a la particularité d’avoir une supérieure qui n’a pas vraiment la posture de chef. Elle-même, ne se considère pas chef, du coup elle nous donne peu d’ordres et surtout ne nous met pas la pression, donc il y a cet esprit d’entraide. C’est la vraie vie ! Je me sens libre dans ce boulot, je peux faire mes pauses quand je le souhaite, je suis autonome et chacun a sa mission.

 » C’est la vraie vie ! Je me sens libre dans ce boulot « 

Si tu devais comparer ton boulot d’avant à celui-ci ? Des regrets ? Des avantages ?

Si je devais comparer, il y a une grande différence physiquement. Avant, au bureau, c’était bien parce que finalement j’étais moins sollicité, j’étais sur une chaise alors qu’aujourd’hui je suis debout 4 ou 5 heures d’affilées, c’est difficile. Tous les matins, je dois faire 30 kilos de pâte, faire la mise en place, ce n’est pas de tout repos.

Pour le moment je préfère la vie de maintenant, je m’éclate. C’est plus fatigant mais vraiment plus épanouissant.

« C’est plus fatigant mais vraiment plus épanouissant »

Certains qui nous lisent se posent la question de changer de vie, de se réorienter vers un métier complètement différent, qu’est-ce que tu leur conseillerais ?

S’ils ont une réflexion qui trotte depuis quelques années, qu’ils se demandent si oui ou non il faut passer le cap, je pense que s’il y a vraiment l’envie, le plaisir sera là et tout paraitra plus simple. S’il y a une famille, je conseille d’en discuter ensemble. Mais sachez une chose, c’est que niveau moral et mental ça fait énormément de bien de se dire « j’ai lâché ce que je faisais, c’était bien, je gagnais certes un peu plus mais aujourd’hui je gagne moins mais finalement je m’épanouis ». Donc allez-y foncez !

Si toi aussi, tu es un(e) chasseur(se) de sens et de bien-être dans ta vie professionnelle ou que tu connais quelqu’un de ton entourage qui t’inspire, laisse un commentaire ou dis-le nous ici.

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