Autorise-toi à rêver pour trouver le sens à ta vie

On parle de plus en plus de quête de sens. D’autant plus dû à la crise sanitaire, où tout a été remis en question de la part de tout le monde. Mais, on en parle vraiment comme si on était à la conquête d’un trésor. Qu’est-ce que la quête de sens en réalité ? Pourquoi sommes-nous en quête de sens perpétuel ? 

Alors déjà, la quête de sens, on l’a tous depuis la nuit des temps ! J’accompagne des personnes depuis 10 ans dans leur changement de vie, leur reconversion et cette quête de sens était déjà présente avant la crise. Et ce que nous vivons depuis un an et demi accélère simplement ce processus. 

 » La quête de sens, on l’a tous depuis la nuit des temps ! « 

Que ça fasse un an et demi, 2 ans, 5 ans, 10 ans, encore plus dans l’univers professionnel qu’avant, c’est que finalement, on était bardé de plein d’injonctions. Depuis qu’on est petit, depuis même l’école au moment de l’éducation, on a toujours entendu : “Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras plus grand ? Quel métier ? Quelles études ?” Et cela se reproduit de génération en génération. Nos parents, nos grands-parents, ma génération étaient comme ça. On a toujours fonctionné avec ses grandes injonctions qui traduisaient : “Il faut travailler dur pour gagner sa vie” et “dans la vie, on ne fait pas ce qu’on veut. Trouve un CDI bien payé, c’est mieux et surtout reste dans le cadre. C’est ça ta vie.” 

Et maintenant, on est plus en plus nombreux, de plus en plus conscients et depuis quelques décennies, à remettre tout ça en cause : “Est-ce que c’est vraiment ça, le sens de la vie ? Est-ce que c’est vraiment travailler comme un âne, d’attendre la retraite et puis ensuite, de profiter de ce qui reste à vivre ?” En fait pas du tout. Jusqu’à présent, la vie devait s’adapter au travail alors que dans les faits, c’est le contraire.  

Cette quête de sens arrive, parce qu’il y a aussi internet. Il y a aussi le fait qu’on est plus en plus nombreux à changer de vie, à se reconvertir, à en parler et donc forcément, cela met la puce à l’oreille de chacun. Comme vous l’avez dit plus haut, il y a cet aspect de contexte sanitaire qui fait qu’il y a de plus en plus de personnes qui ont été en télétravail, qui ont passé leur confinement à travailler à la campagne ou même qui étaient en chômage technique. Tout ceci a laissé beaucoup de temps aux personnes qui se sont dit “c’est quand même bien la vraie vie !”. Il a eu une réelle prise de conscience et d’autant plus intense pendant la pandémie. On a le droit de faire un travail qui a du sens, de faire un travail qui va nous rendre heureux, de ne pas travailler comme une bourrique, de choisir d’y passer le temps qu’on souhaite et d’avoir du temps pour soi. Il est possible de faire plusieurs activités, d’être slasheur, d’être digital nomade… On a le droit de tout révolutionner dans le monde du travail. Tout est en train de changer et évoluer. 

 » On a le droit de tout révolutionner dans le monde du travail « 

Et finalement, cette quête de sens est globale. En effet, on prend conscience que la vie professionnelle n’est qu’un aspect de la vie en général. C’est d’ailleurs ce que je travaille avec mes coachés. Je leur demande toujours quelle vie ils veulent mener ? Mais quelle vie avec un grand V ! C’est-à-dire la vie personnelle, amoureuse, géographique, sociétale, contribution au monde, etc. D’abord le style de vie, et à la fin, la vie professionnelle. 

Justement, si on pouvait définir concrètement le sens, est ce que c’est se sentir utile ? Est-ce propre à chacun ? 

Exactement ! C’est un grand mot, alors qu’en fait c’est très simple : le sens c’est en quoi moi je suis utile, en quoi moi, j’ai des talents, en quoi moi, je suis rayonnant. Beaucoup de personnes ont l’impression que le sens c’est essentiellement faire preuve d’abnégation, que c’est faire un métier qui est tourné vers les autres, qui est très utile au monde, la société ou l’environnement…  Alors bien sûr, c’est très important de contribuer au monde d’ailleurs j’y travaille bien sûr dans les accompagnements, mais d’abord la première des choses, c’est vous. Qu’est-ce qui vous fait vibrer et qu’est-ce qui vous met en joie ? Je dis tout le temps : “la bonne voie, c’est là où il y a de la joie ». Le sens c’est d’abord mon utilité. Je vous donne un exemple tout bête : 

On imagine que Picasso, s’il avait été biberonné au développement personnel, coaching et autres, il aurait peut-être arrêté la peinture pour partir sauver des orang-outan à Bornéo. Alors, sur le papier, ça aurait été très bien, sauf qu’il n’aurait plus du tout été dans son utilité. Parce que son talent, c’était de peindre et on n’aurait pas eu accès à sa peinture, qui, c’est un débat, mais sert à la société. 

Cela ne sert à rien de faire attention au regard des autres. C’est d’abord se demander “qu’est-ce qui me met en joie et qu’est-ce qui fait que je suis épanoui ?”. Lorsque vous êtes dans votre axe, dans votre alignement, c’est là que vous rayonnez et c’est là, que vous contribuez vraiment au monde. 

 » Lorsque vous êtes dans votre axe, dans votre alignement, c’est là que vous rayonnez et c’est là, que vous contribuez vraiment au monde « 

Dans notre travail, notre vie professionnelle, est-ce qu’il est obligatoire / nécessaire d’avoir du sens dans ce qu’on fait pour être bien dans sa vie en général ou bien faire son travail ?  

Alors oui et non. La preuve, il y a plein de gens qui continuent à exercer un travail “inutile” où ils n’y trouvent pas de sens et qui fonctionnent comme tel. Alors oui, c’est possible puisqu’on a été des générations pendant quand même très très longtemps à faire ça et on continue. Et c’est parce qu’il y a ces peurs qui restent : “si je change, est-ce que j’aurai assez d’argent pour vivre ?”. Tout est maintenu par ça ! 

Et à partir du moment où les personnes croient profondément que si elles quittent leur CDI confortable pour aller vers autre chose qui va les faire vibrer où elles vont prendre du plaisir et trouver du sens, elles s’imaginent qu’elles ne gagneront pas leur vie… La majorité continuera à faire des boulots sans y trouver du sens. Malheureusement, ce ne sont que des croyances. 

Mais le sens est essentiel pour espérer un futur serein et en bonne santé. 

Et justement, y-a-t-il des moyens, des petites astuces pour ces personnes-là pour leur permettre de trouver un peu de sens dans leur quotidien, sans devoir forcément se reconvertir ?  

C’est de prendre au-delà du recul, recommencer à faire des choses qu’ils n’avaient pas fait depuis longtemps. C’est chaque jour, changer de chemin pour rentrer chez soi, c’est sortir un peu du cadre quotidien. En effet, lorsque nous sommes dans une routine, nous avons seulement 10% de conscience et 90% d’inconscience. Et dans l’inconscient, il y a les croyances que l’on porte, les schémas répétitifs, nos habitudes. Et à faire toujours à peu près les mêmes choses, on finit par être comme une petite souris en cage. Il est donc important de bousculer ce train de vie en profitant de ses temps libres pour tester de nouvelles choses, faire de cours de poterie ou même du bénévolat par exemple qui vont vous sortir du cadre quotidien et vous aider à savoir ce qui vous plait. Cela va surtout remettre l’intuition en mouvement. On a tous cette petite voix qui nous parle. Et ceux qui ne l’écoutent pas finissent avec des maladies et même des burnout, donc attention ! 

 » Il faut remettre l’intuition en mouvement « 

Comment peut-on construire son projet professionnel par rapport à cette quête de sens ? Un bilan de compétences est-il utile par exemple ? 

Non, personnellement je suis vraiment anti-bilan de compétences car ça reste essentiellement sur les compétences de la personne. Or, on est tellement plus vaste qu’une compétence ! Le problème à rester sur les compétences en tant que tel, c’est qu’on ne va pas pouvoir se réinventer. 

Je vais vous donner des exemples un peu triviaux, mais si un commissaire aux comptes ou alors un contrôleur de gestion va faire un bilan de compétences, on va lui dire à la fin “super ! Tu peux être directeur administratif et financier”. Mais peut être que la personne en question n’a pas du tout envie de faire ça au final, elle a envie de se réinventer. Les compétences, c’est ce que vous avez acquis par l’école, par vos expériences professionnelles… c’est de l’acquis, ce n’est pas votre talent. Et ce n’est pas ce que vous aimez. 

Si sur la liste de compétences de votre poste il y a entre 90 et 100% d’entre elles qui vous plaisent, c’est génial, vous êtes sur la bonne voie, continuez ! 

« Le bilan de compétences ne vous aidera pas à trouver votre voie »

Cependant, s’il n’y a que 60% des choses ne vous plaisent pas, il va falloir chercher quels sont vos talents, ce qu’il fait partie de votre essence et quelle vie vous voulez mener, avec un grand V ! Et pour cela, je vous conseille de vous faire accompagner par des professionnels même si cela n’est pas obligatoire bien évidemment et possible de faire seul. 

Quel est le secret de la quête de sens finalement ? 

Eh bien c’est ce que je tente d’apprendre dans ma méthode “Rêvez, osez, foncez !”. C’est vraiment redonner aux gens la capacité à rêver. On a eu plein d’injonctions qui ont été faites sur le travail, sur la vie en général d’ailleurs, et en fait, on a le droit de lever tout ça, on a le droit d’aller vers quelque chose qui va faire sens. Prendre du plaisir, être en joie ou se lever le matin avec la banane et faire des choses qui vont contribuer au monde qui nous font du bien. On y a vraiment le droit ! Et malgré les aprioris, ce n’est pas risqué, ni dangereux. On peut très bien gagner sa vie avec tous ces avantages. Il suffit de se l’autoriser pour y arriver. Et malheureusement beaucoup de personnes ne s’autorisent plus à rêver et se brident à exercer un métier qui ne leur plait pas toute leur vie. 

 » Autorisez-vous à rêver ! C’est la clé « 

Autorisez-vous à rêver ! C’est la clé. Il suffit juste d’oser et de voir plus grand pour atteindre votre épanouissement. C’est possible. 

Hélène Picot, coach en reconversion, Auteure du livre « LIBRES : Vers un travail qui a du sens« , Créatrice de la méthode « Rêvez, Osez, Foncez ! »